Le secteur banquaire indonésien, un marché attrayant mais risqué

Le secteur bancaire de l’Indonésie est devenu un aimant pour les entreprises étrangères, prêtes à accepter un environnement d’investissement incertain en retour d’une croissance en plein essor et d’un marché inexploité de dizaines de millions de clients potentiels. Les principaux acteurs regardent avec intérêt les résultats de DBS Group (Singapour) qui a acheté pour  7,3 milliards de dollars le 2 avril la Banque Danamon Indonesia, la cinquième plus grande banque du pays. Soulignant les incertitudes, la banque centrale a refusé d’approuver l’accord jusqu’à ce qu’il soit établit de nouvelles règles sur la propriété étrangère, qui permettent actuellement aux investisseurs locaux et étrangers de détenir jusqu’à 99% des banques indonésiennes. Un feu vert donnerait aux entreprises étrangères plus de confiance pour investir dans une économie qui a affiché une croissance de 6,5 pour cent l’an dernier. Les banques indonésiennes sont attrayantes car elles se développent beaucoup plus vite que les banques étrangères.

L’écart de croissance entre le secteur bancaire indonésien et les institutions occidentales qui luttent pour sortir de la crise de la dette devrait se creuser dans les décennies à venir, selon un rapport publié par PricewaterhouseCoopers (PwC). Les banques de l’Indonésie grandissent à un rythme phénoménal, beaucoup plus rapidement que dans l’Europe et les Etats-Unis, indique le rapport.

Les actifs bancaires de l’Indonésie devraient atteindre 5 100 milliards de dollars d’ici 2050 (187 milliards de dollars en 2009) une multiplication par 27. Au cours de la même période, les actifs américains ne seront multipliés que par 3.

 

L’offre de DBS pour Danamon est révélateur des plans des plus grandes banques d’aller puiser dans l’Asie émergente, car il ne peut plus croître organiquement en occident, où la pénétration du marché est déjà élevé. En revanche, seulement environ la moitié des Indonésiens de plus de 15 ans ont des comptes bancaires, laissant un marché inexploité d’environ 60 millions de personnes dont beaucoup maintenant vont se joindre à la classe moyenne et auront besoin de services financiers. L’intérêt international a été stimulé par un certain nombre de facteurs, notamment les lois indulgentes relatives à la propriété étrangère qui ont été introduites pour stimuler l’investissement après la crise financière asiatique de 1997-1998.

Le marasme de l’économie de l’Ouest ont rendus les économies régionales, comme l’Indonésie, encore plus attrayantes, et a incité les investisseurs à réévaluer le ratio gain/risque (posés par la législation opaque et la corruption généralisée). La confiance des investisseurs a également été renforcée ces derniers mois depuis que l’agence de notation Moody & Fitch a fait remonter les notes de l’Indonésie.

 

L’accord de DBS serait la plus grande acquisition de banque de l’histoire de l’Indonésie, mais d’autres investisseurs étrangers ont également fait des incursions. Commonwealth Bank Australie a annoncé l’année dernière qu’il voulait doubler le nombre de filiales en Indonésie (de 80 à 150) au cours des prochaines années.

L’opposition à l’accord Danamon est l’écho d’une récente flambée nationaliste sur l’industrie minière, ce qui a incité le parlement à adopter une loi en Février plafonnant la propriété étrangère à 49% après 10 ans de production. Il est possible que le plafond de participation soit également descendu pour les banques, ce qui a alimenté l’incertitude sur l’environnement réglementaire du secteur.

 

Bibliographie :
http://www.lepoint.fr/monde/les-etrangers-au-guichet-des-banques-indonesiennes-22-05-2012-1463998_24.php
http://www.gbgindonesia.com/en/finance/article/2011/opportunities_in_indonesia_s_banking_industry.php

Cliquer pour accéder à PwCIndonesia-Banking_Survey_Report_2011.pdf

Indonésie : nouvelle réglementation pour une nationalisation du secteur des mines

Réélu en 2009, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono  s’est engagé dans une politique de réformes politiques et économiques. Le but est de stabiliser la situation interne du pays et de rétablir la place de l’Indonésie sur la scène internationale. Cependant malgré la situation économique internationale qui n’a cessé de se dégrader, l’Indonésie a su résister grâce à une demande interne dynamique et à une dépendance relativement faible à la demande mondiale.

C’est dans ce sens que le président indonésien, le 21 février 2012, a signé une nouvelle réglementation dans le secteur minier afin de nationalisation de ce secteur. En effet, cette réglementation est une tendance mondiale à la nationalisation des ressources dans le but de faire monter les coûts de l’exploitation minière pour les entreprises internationales et de donner plus de trésorerie et d’influence aux gouvernements des pays émergents. Ainsi ces nouveaux fonds vont permettre à l’Indonésie de compenser ses faibles recettes fiscales et de moderniser ses infrastructures.

Cette nouvelle mesure consiste à obliger les sociétés minières étrangères à céder 51% de leur part  au bout de 10 ans de production aux gouvernements centraux et régionaux, les entreprises publiques ou les sociétés privées locales. Et elle change le système des anciens contrats de concession minière pour les investisseurs étrangers à un système de licence.

L’Indonésie  dispose de vastes ressources énergétiques et minières. Il est le premier exportateur mondial de gaz, de charbon thermique et d’étain.

Ce règlement vient s’ajouter à un autre consistant à interdire les exportations de certains métaux non transformés à partir de 2014 ; ceci pouvant pousser certains entrepreneurs des mines à vendre leurs actions car n’ayant pas la possibilité de se conformer à la construction coûteuse des fonderies locales. Cependant les mines de charbon seront moins affectées car détenues en majorité par des entreprises locales.

Les principaux investisseurs étrangers dans les mines indonésiennes sont Freeport McMoRan Copper & Gold Inc et Newmont Mining Corp.

Freeport exploite depuis 1991 le district minier de Grasberg qui est la plus grande réserve mondiale de cuivre récupérable (32,7 milliards de livres de cuivre) et la plus grande réserve d’or (33,7 millions d’onces de réserves d’or). Le contrat d’exploitation vient à échéance à mi 2016 et Freeport détient 90% des parts de cette mine. Il est en train de négocier le renouvellement de son contrat afin éventuellement de garder le contrôle de l’exploitation. La mine de Freeport représente à lui seul 1,6% du PIB de l’Indonésie.

Par ailleurs, Freeport  veut continuer son contrat avec le gouvernement indonésien afin d’achever l’exploitation du site Grasberg à l’horizon 2021.

Grasberg Minerals District

Newton Mining Corp gère le site de Baju Hijau. Cette entreprise étrangère a déjà vendu une partie de ses parts à des administrations locales et 7% sont en cours d’achat par le gouvernement. Après le nouveau règlement, Newton Mining Corp a engagé une renégociation de son contrat d’exploitation.

Batu Hijau, Indonesia

Le gouvernement indonésien a mis en place un programme pour développer les infrastructures (145 milliards US$ sur 5 ans) et compte le financer avec la nouvelle mesure sur le secteur des mines à savoir détenir 51% des parts des investisseurs étrangers après 10 ans d’exploitation.  Selon le décret, l’Etat indonésien veut augmenter la participation des investisseurs nationaux dans les projets miniers.

Le marché de l’Indonésie est certes très grand pour être ignoré par rapport à d’autres économies de l’ASEAN où les pratiques commerciales sont beaucoup plus restrictives. Cependant cette nouvelle mesure pourrait dissuader les futurs investisseurs voulant exploiter les plus riches gisements du monde en charbon, or et cuivre. En effet, les investissements directs étrangers dans le secteur ont été estimés à  2,2 milliards de dollars en 2010. Selon le directeur de l’association indonésienne des mines, ce règlement va menacer le climat des investissements dans le secteur minier. Et son application semble impossible dans la mesure où en seulement 10 ans de production, les sociétés étrangères ne pourraient pas rentabiliser leurs investissements.
En outre pour l’agence de notation Fitch qui a dernièrement octroyé à l’Indonésie le statut investment grade (environnement fiscal relativement faible, faible dette, croissance en hausse, grand marché intérieur), cette mesure peut avoir des conséquences négatives sur le long terme pour le secteur des mines.

Bibliographie

http://www.edmontonjournal.com/business/Indonesia+moves+nationalize+mines/6269022/story.html

http://asia.legalbusinessonline.com/news/breaking-news/mining-rule-change-could-cost-indonesia/108002

http://www.bloomberg.com/news/2012-03-07/indonesia-moves-to-limit-foreign-ownership-of-some-mines-to-stakes-of-49-.html

http://www.lse.co.uk/FinanceNews.asp?ArticleCode=cbkp8g2b55tnafo&ArticleHeadline=UPDATE_2Indonesia_to_limit_foreign_ownership_in_mines

http://www.baltimoresun.com/business/sns-rt-us-indonesia-miningbre8270mc-20120308,0,2193741.story

http://www.publicbroadcasting.net/wxel/news.newsmain/article/0/0/1911044/Business/Indonesia.says.mine.rules.not.just.aimed.at.Freeport

http://www.fcx.com/operations/grascomplx.htm

http://www.newmont.com/asia-pacific

http://www.themalaysianinsider.com/business/article/indonesia-rule-change-rattles-foreign-mine-owners

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere/emplois-stages-concours/stagiaires/article/presentation-22534

Corruption en Indonésie

Classé 110e sur 178 en termes de corruption[1], l’Indonésie peine à faire valoir son grand potentiel auprès des investisseurs étrangers.

Pourtant, cette problématique est au cœur des préoccupations de l’archipel, qui compte vivement sur les capitaux étrangers pour emmener son taux de croissance toujours plus haut. En effet, l’économie du pays n’a rien à envier aux grandes puissances émergentes en matière de progression, et le gouvernement travaille encore et toujours pour faciliter les IDE en simplifiant ses procédures et en ouvrant son territoire et ses secteurs florissants à qui souhaite parier sur leurs succès à venir. En 2010, ces investissements venus d’ailleurs ont atteint un montant sans précédent de 208,5 billions IDR (environ 175 milliards d’euros)[2].

Mais malgré ces indéniables performances, le développement économique de l’Indonésie reste entravé par des pratiques perverties qui repoussent les investisseurs étrangers, bien au fait des problèmes de gouvernance qui persistent et d’une politique anti-corruption qui perd en assiduité depuis la réélection en 2004 de Susilo Bambang Yudhoyono[3].

Ces pratiques s’appliquent principalement via la réglementation (licences et redevances) imposées par les fonctionnaires des administrations locales. Pendant de nombreuses années, les collectivités, villes et villages n’ont pas eu accès à suffisamment de fonds pour proposer des salaires décents aux fonctionnaires ou développer des services publics à hauteur de la demande. Les taux d’impôts locaux étaient plafonnés, et les pots de vin étaient essentiels au fonctionnement de l’économie locale, car les régions n’obtenaient pas les moyens nécessaires à leur développement[4].

En 2004, Joel Helman, expert de la lutte anti-corruption de la Banque Mondiale, s’est installé pour plusieurs mois à Jakarta pour coordonner les actions de la plateforme anti-corruption, fer de lance de la campagne électorale de Yudhoyono. La stratégie devait établir le lien entre la gouvernance, le terrain hostile aux investissements, et l’absence de prestations de services de qualité. Les premières mesures ont permis de renforcer les capacités des régions, pour améliorer leur gestion financière et leur autoriser plus d’ouverture (marchés publics et participation). Cette amélioration de la gouvernance laisse aux régions la responsabilité de construire leur réputation et d’attirer les investisseurs nationaux et étrangers. L’espoir était de faire émerger une nouvelle génération de leaders politiques basant leur programme sur les progrès de gouvernance et la lutte contre la corruption. L’établissement d’une Commission anti-corruption allait également dans ce sens, pour appuyer les réformes juridiques et judiciaires, et pour établir le dialogue avec le gouvernement et le public sur les suggestions d’amélioration et de renforcement. Un ensemble de mesures louables, et des efforts importants donc, mais les pratiques frauduleuses sont bien ancrées à différents niveaux, et le changement s’est avéré encore plus long que prévu[5].

En mai 2011, Muhammad Nazaruddin (un membre du parlement et ancien trésorier du Parti Démocratique de l’actuel Président Yudhoyono) est impliqué dans un scandale concernant la construction des dortoirs d’athlètes en prévision des Jeux d’ Asie du Sud-Est. Cet évènement a permis de mettre en lumière le fait que plus d’une décennie après la chute du dictateur indonésien Suharto et la fin de son régime dominé par la corruption, nombreux encore sont les fonctionnaires gouvernementaux, les législateurs et les hommes d’affaires qui continuent de se concerter sur l’attribution des contrats publics, des fonds budgétaires et des offres des grandes entreprises[6].

Ce scandale, parmi tant d’autres, torpille la popularité et la crédibilité de Yudhoyono, et compromet grandement les efforts du pays pour atteindre les niveaux d’investissement des nations asiatiques rivales. Hall Hill, professeur des économies d’Asie du Sud-Est à l’Université Nationale de Canberra, explique : « Under the old regime, corruption was highly organized and predictable, and now it’s highly disorganized and unpredictable. […]You knew who to pay, how much and what the payoff would be. Now, none of those are clear. »[7]. En effet, la corruption s’est complexifié depuis la fin du règne de Suharto, du fait de l’implication de fonctionnaires de rang inférieur (Jakob Friis Sorensen, directeur régional de PT Maersk Indonesia), car dans le processus de décentralisation, chaque échelon hiérarchique essaye de tirer son épingle du jeu. Les investisseurs nationaux et étrangers doivent donc faire face à un nouvel environnement, plus labyrinthique et plus frustrant.

La corruption actuelle décourage les investisseurs de s’engager dans les projets de routes et d’usines, et la KPK (Commission anti-corruption) a reçu plus de 50 000 plaintes publiques depuis 2004. Mais la décentralisation fait partie de la transformation démocratique de l’Indonésie, et c’est une évolution à laquelle il faut laisser du temps pour se stabiliser et s’assainir. Les analystes de HSBC ont estimé qu’une augmentation des investissements permettraient une augmentation de la croissance de plus de 8% d’ici 2020 (alors que le taux annuel moyen d’expansion a été de 5,2% de 2000 à 2010).

L’Indonésie a donc tout à gagner dans sa lutte contre la corruption, et les récents scandales (qui ont éclaté alors que les investissements privés augmentaient considérablement) vont sans aucun doute pousser le Parti Démocratique à être plus attentif aux les agissements de ses membres.

Ainsi, même s’il est encore trop tôt pour considérer le problème sous contrôle, l’Indonésie dispose de tous les outils nécessaires, et des résultats significatifs devraient pouvoir s’observer au cours de la décennie à venir.


[1] Transparency International

[2] « Guide d’investissement en Indonésie », PT Data Consult, 2011

[3] « La corruption en Indonésie, l’élite contre les peuples », RFI , Solenn Honorine, 2011

[4] « Corruption in Indonesia », J. Vernon Henderson (Brown University), 2004

[5] « L’Indonésie s’attaque à la corruption », La Banque Mondiale, 2004

[6] « Corruption everywhere », The Economist, 2011

[7] « Envelopes of cash show Indonesia corruption rivaling Suharto era », Jakarta Blog, 2011

Liste des secteurs d’activités totalement ou partiellement fermés aux investisseurs étrangers

Certains secteurs économiques indonésiens sont fermés aux investisseurs étrangers. Ils sont répertoriés dans le Negative Investment List datant de 2007 et qui a été révisée par un décret en mai 2010. En voici les principales répartitions :

  • 67% des parts dans la construction (55% en 2007)
  • 67% des parts dans les hôpitaux, ce dans tout le pays (65% en 2007 et uniquement dans des activités spécifiques du secteur de la santé et dans certaines villes)
  • 95% des parts dans une Joint Venture de centrale électrique d’une capacité supérieure à 10 mégawatts
  • 49% des parts dans le secteur du cinéma (0% en 2007)
  • 49 % dans les services postaux et les transports
  • 49% dans le secteur des produits agricoles de base
  • Des conditions préférentielles sont accordées aux investisseurs des pays de l’ASEAN pour certains secteurs

Liste complète de la RNIL

Les facteurs d’attraction de capitaux

L’Indonésie connait une croissance économique continue et dynamique dans le contexte actuel  où la situation économique internationale se dégrade. Cette croissance est due à plusieurs facteurs notamment le dynamisme de la demande interne, une baisse de la dette, une stabilité macro-économique et sa dépendance relativement limitée par rapport à la demande mondiale. Cette croissance a atteint 6,5% cette année et ce chiffre pourrait être maintenu d’après les prévisions des années à venir. D’où une forte attraction des capitaux. En effet, les investissements directs étrangers ont atteint 20 milliards de dollars en 2011.

Cependant malgré cette croissance remarquable, il reste à faire et à améliorer les infrastructures qui sont mal adaptées, à  apporter des solutions par rapport aux problèmes d’inégalités sociales et la corruption.

La note indonésienne BBB-, les nombreux projets d’investissement  et la relance du secteur touristique constituent des facteurs favorables au développement de l’investissement.

En effet, l’Indonésie a obtenu la mention BBB- « investment grade » octroyée par l’agence de notation Fitch1.  Ce qui constitue une réelle source d’attraction d’investisseurs qui peuvent en retour placer leur argent avec un minimum de risque.

Toujours dans cette optique d’attirer des capitaux, le gouvernement indonésien a mis en place un projet pour développer 50 destinations touristiques nationales d’ici 20252. Les destinations touristiques sont Nias et Simeluen à Aceh, Medan et du lac Toba dans le Nord de Sumatra, Lombok et de Moyo dans le West Nusa Tenggara et Komodo, Ruteng et Kelimutu à East Nusa Tenggara.

Le secteur du tourisme constitue un fort potentiel de développement économique en particulier  la croissance de l’économie locale. Cela favorise la création d’emplois par conséquent une baisse du taux de chômage d’où une augmentation de la croissance économique.

Le ministère de l’économie et du tourisme de l’Indonésie a également mis en œuvre des stratégies de promotion du tourisme. L’objectif est d’attirer  8 millions de touristes en 20123. Parmi ces stratégies, il y a l’accueil d’événements nationaux et internationaux, l’organisation de festivals et semaines culturelles.

Par ailleurs, le gouvernement indonésien compte construire un hôpital  du tourisme à Bali4 respectant les normes internationales de soins de santé. En effet, Bali « l’île des dieux » est un emplacement stratégique dans la mesure où c’est l’une des îles de l’archipel indonésien la plus connue et de loin celle qui accueille le plus de touristes.

Afin de mettre en confiance les investisseurs, les touristes, l’Indonésie a initié un processus d’Istanbul5  (présidé par Hillary Clinton) consistant  à produire une liste des meilleures pratiques pour prévenir la discrimination religieuse et la violence. En d’autres termes, ce processus vise à combattre l’intolérance, la discrimination et la violence sur la base de la religion et de la conviction. Car il faut rappeler que l’Indonésie est un pays à majorité musulmane. Et dans le contexte actuel, le terrorisme constitue un grand handicap.

Le secteur du tourisme est une véritable source économique et le gouvernement indonésien l’a bien compris raison pour laquelle il a mis en place un projet national du tourisme. Avec ce projet et les stratégies, l’Etat indonésien compte relancer ce secteur en coptant le maximum de touristes en l’occurrence d’entrées de capitaux.

1http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20111216-indonesie-fitch-jakarta-standard-poors-moodys

2http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/05/govt-develop-50-tourist-destinations.html

3http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/16/ministry-lays-out-strategies-attract-8m-tourists.html

4http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/14/bali-build-tourist-hospital.html

5http://www.huffingtonpost.com/2011/12/15/istanbul-process-clinton_n_1152508.html

Investir en Indonésie : vue panoramique

A l’heure où la crise économique impacte sans distinction l’ensemble des puissances économiques mondiales, l’Indonésie se démarque par une fière croissance de 6,5% sur l’année passée[1]. Paré d’une balance commerciale excédentaire et d’ambitions gouvernementales visant à en faire la troisième puissance économique d’Asie, l’archipel a tout pour attirer les capitaux étrangers. Etat membre de l’ASEAN[2] et de l’APEC[3], elle est au cœur des zones de libre-échange et en constitue une porte d’entrée privilégiée pour les étrangers qui souhaitent miser sur ses performances prometteuses. Actuellement, ses bailleurs sont principalement des membres de l’ASEAN, mais les financements français tiennent déjà une place significative (3e investisseur de l’UE)[4]. Il faut dire que le système d’IDE indonésien présente de nombreux avantages depuis la réforme du cadre réglementaire, et les risques ont clairement diminué grâce à la stabilisation politique et économique depuis 2009. Pour le moment, les avantages fiscaux n’ont pas de valeur plafond, les autorisations et démarches administratives sont assez simples, et les secteurs en expansion sont multiples. Le gouvernement travaille également à la mise en place d’incitations à l’IDE, via des allègements des droits, la réduction du délai pour la création d’une entreprise et l’amélioration des règlements douaniers[5].

Néanmoins, il ne faut pas ignorer que les réglementations sont changeantes, et que l’Indonésie pâtit d’un risque terroriste notable et d’une corruption importante (les prélèvements illégaux d’investissement pouvant aller jusqu’à 60%)[6]. De plus, les investisseurs étrangers ne peuvent prétendre qu’à l’établissement d’une société à responsabilité limitée.

Mais l’Indonésie reste l’un des pays les plus dynamiques au monde, et offre un grand nombre de perspectives, notamment en raison de ses nombreuses ressources naturelles énergétiques (gaz et pétrole), agricoles (café, huile de palme, caoutchouc, etc.), minières et forestières. Pourtant, elle manque de moyens pour établir les infrastructures et les projets de développement nécessaires à l’exploitation optimale de ses ressources énergétiques. Son agriculture pourrait bénéficier d’une plus grande modernisation, à plus forte raison quand le gouvernement souhaite augmenter la production de riz de 10 tonnes d’ici 2014 par la création de nouvelles rizières[7] et que l’Organisation Internationale du Café a fortement revu à la hausse ses prévisions concernant la récolte de café de l’Indonésie (troisième plus gros producteur de la planète)[8].

La qualité des matières premières, ainsi que la main-d’œuvre qualifiée et bon marché permettent également au textile, au papier, et à l’artisanat (meubles, etc.) d’être des secteurs porteurs. Les atouts de l’archipel -notamment son climat, sa géographie et sa biodiversité- en font une destination

très touristique, même si la crise économique mondiale impacte négativement sur la fréquentation. Des initiatives sont mises en place pour relancer le secteur, comme la création de nombreux itinéraires low cost par AirAsia Indonesia[9].

D’ici à 2014, on peut également compter sur les investissements en lien avec l’urbanisation et les transports. En effet, Edib Muslim (directeur des relations publiques du Comité pour l’accélération et l’expansion du développement économique de l’Indonésie) a fait savoir que le développement des infrastructures pour les corridors économiques (à l’horizon 2014)  était estimé à 1.4 trillion de rupiahs (1 187 billions d’euros) pour la construction de routes, d’aéroport et de ports maritimes[10]. De même, on a constaté ces dernières années un engouement soudain et frénétique pour les nouvelles technologies, notamment dans le secteur des télécommunications, qui espèrent le développement d’un réseau très performant via des investissements étrangers, afin de soutenir et maximiser la croissance[11]


[1] Indonésie : croissance de 6,5% en 12 mois, Elisabeth Studer, le Blog Finance, novembre 2011, http://www.leblogfinance.com/2011/11/indonesie-croissance-de-65-en-12-mois.html
[2]
Association des nations de l’Asie du Sud-Est

[3] Asia-Pacific Economic Cooperation

[4] Réussir en Indonésie, Chambre de Commerce et d’Industrie franco-indonésienne, Union des CCI françaises à l’étranger, France Monde Express, Avril 2010, http://www.francemondexpress.fr/IMG/pdf/04_dossier.pdf
[5]
Investir en Indonésie, Export Entreprises SA, décembre 2011, http://www.champagne-ardenne-export.com/fr/fiches-pays/indonesie/investir[6] Foreign Investment in Indonesia, the Directory for International Trade Services, http://www.globaltrade.net
[7]
Government struggling to create new paddy fields, The Jakarta Post, décembre 2011 http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/12/govt-struggling-create-new-paddy-fields.html
[8]
Le cours du café dégringole, Elisabeth Studer, Le Blog Finance, décembre 2011. www.leblogfinance.com/…-cours-du-cafe-degringole.html
[9] AirAsia to launch Bandung, Surabaya, Bali service, The Jakarta Post, décembre 2011 http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/12/airasia-launch-bandung-surabaya-bali-service.html
[
10] Invitation to invest in Indonesian economic corridors, Free Malaysia Today, November 2011 http://www.freemalaysiatoday.com/2011/11/25/invitation-to-invest-in-indonesian-economic-corridors/[11] BlackBerry Bold 9790: Several Faint In Crush As Thousands Line Up To Get New Phone, Huffington Post, 2011, http://www.huffingtonpost.com/2011/11/25/blackberry-bold-9790-indonesia_n_1112726.html

Les chiffres clés économiques de l’indonésie

Population  239 millions d’habitants (2010 Banque Mondiale)

Croissance PIB + 6,3 % en 2011 ; + 6,5% en 2013 (FMI)

Commerce de marchandises en % du PIB 42,9 % 2009 (Banque Mondiale)

Commerce de Service en % du PIB 11,4 % en 2010 (Banque Mondiale)

Risque Pays B (Coface Avril 2011)

Liberté Economique 56/100 (2011 Index of Economic Freedom)

Les 5 premiers fournisseurs en PDM (2010 Global Trade Atlas)

Chine 15,09 %

Singapour 14,9 %

Japon  12,5 %

Etats-Unis 6,92 %

Malaisie 6,35 %

La France est classée au 16e rang.

Liens directs vers des statistiques complètes

OCDE http://stats.oecd.org/Index.aspx?QueryId=32519&lang=fr