Les facteurs d’attraction de capitaux

L’Indonésie connait une croissance économique continue et dynamique dans le contexte actuel  où la situation économique internationale se dégrade. Cette croissance est due à plusieurs facteurs notamment le dynamisme de la demande interne, une baisse de la dette, une stabilité macro-économique et sa dépendance relativement limitée par rapport à la demande mondiale. Cette croissance a atteint 6,5% cette année et ce chiffre pourrait être maintenu d’après les prévisions des années à venir. D’où une forte attraction des capitaux. En effet, les investissements directs étrangers ont atteint 20 milliards de dollars en 2011.

Cependant malgré cette croissance remarquable, il reste à faire et à améliorer les infrastructures qui sont mal adaptées, à  apporter des solutions par rapport aux problèmes d’inégalités sociales et la corruption.

La note indonésienne BBB-, les nombreux projets d’investissement  et la relance du secteur touristique constituent des facteurs favorables au développement de l’investissement.

En effet, l’Indonésie a obtenu la mention BBB- « investment grade » octroyée par l’agence de notation Fitch1.  Ce qui constitue une réelle source d’attraction d’investisseurs qui peuvent en retour placer leur argent avec un minimum de risque.

Toujours dans cette optique d’attirer des capitaux, le gouvernement indonésien a mis en place un projet pour développer 50 destinations touristiques nationales d’ici 20252. Les destinations touristiques sont Nias et Simeluen à Aceh, Medan et du lac Toba dans le Nord de Sumatra, Lombok et de Moyo dans le West Nusa Tenggara et Komodo, Ruteng et Kelimutu à East Nusa Tenggara.

Le secteur du tourisme constitue un fort potentiel de développement économique en particulier  la croissance de l’économie locale. Cela favorise la création d’emplois par conséquent une baisse du taux de chômage d’où une augmentation de la croissance économique.

Le ministère de l’économie et du tourisme de l’Indonésie a également mis en œuvre des stratégies de promotion du tourisme. L’objectif est d’attirer  8 millions de touristes en 20123. Parmi ces stratégies, il y a l’accueil d’événements nationaux et internationaux, l’organisation de festivals et semaines culturelles.

Par ailleurs, le gouvernement indonésien compte construire un hôpital  du tourisme à Bali4 respectant les normes internationales de soins de santé. En effet, Bali « l’île des dieux » est un emplacement stratégique dans la mesure où c’est l’une des îles de l’archipel indonésien la plus connue et de loin celle qui accueille le plus de touristes.

Afin de mettre en confiance les investisseurs, les touristes, l’Indonésie a initié un processus d’Istanbul5  (présidé par Hillary Clinton) consistant  à produire une liste des meilleures pratiques pour prévenir la discrimination religieuse et la violence. En d’autres termes, ce processus vise à combattre l’intolérance, la discrimination et la violence sur la base de la religion et de la conviction. Car il faut rappeler que l’Indonésie est un pays à majorité musulmane. Et dans le contexte actuel, le terrorisme constitue un grand handicap.

Le secteur du tourisme est une véritable source économique et le gouvernement indonésien l’a bien compris raison pour laquelle il a mis en place un projet national du tourisme. Avec ce projet et les stratégies, l’Etat indonésien compte relancer ce secteur en coptant le maximum de touristes en l’occurrence d’entrées de capitaux.

1http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20111216-indonesie-fitch-jakarta-standard-poors-moodys

2http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/05/govt-develop-50-tourist-destinations.html

3http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/16/ministry-lays-out-strategies-attract-8m-tourists.html

4http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/14/bali-build-tourist-hospital.html

5http://www.huffingtonpost.com/2011/12/15/istanbul-process-clinton_n_1152508.html

Investir en Indonésie : vue panoramique

A l’heure où la crise économique impacte sans distinction l’ensemble des puissances économiques mondiales, l’Indonésie se démarque par une fière croissance de 6,5% sur l’année passée[1]. Paré d’une balance commerciale excédentaire et d’ambitions gouvernementales visant à en faire la troisième puissance économique d’Asie, l’archipel a tout pour attirer les capitaux étrangers. Etat membre de l’ASEAN[2] et de l’APEC[3], elle est au cœur des zones de libre-échange et en constitue une porte d’entrée privilégiée pour les étrangers qui souhaitent miser sur ses performances prometteuses. Actuellement, ses bailleurs sont principalement des membres de l’ASEAN, mais les financements français tiennent déjà une place significative (3e investisseur de l’UE)[4]. Il faut dire que le système d’IDE indonésien présente de nombreux avantages depuis la réforme du cadre réglementaire, et les risques ont clairement diminué grâce à la stabilisation politique et économique depuis 2009. Pour le moment, les avantages fiscaux n’ont pas de valeur plafond, les autorisations et démarches administratives sont assez simples, et les secteurs en expansion sont multiples. Le gouvernement travaille également à la mise en place d’incitations à l’IDE, via des allègements des droits, la réduction du délai pour la création d’une entreprise et l’amélioration des règlements douaniers[5].

Néanmoins, il ne faut pas ignorer que les réglementations sont changeantes, et que l’Indonésie pâtit d’un risque terroriste notable et d’une corruption importante (les prélèvements illégaux d’investissement pouvant aller jusqu’à 60%)[6]. De plus, les investisseurs étrangers ne peuvent prétendre qu’à l’établissement d’une société à responsabilité limitée.

Mais l’Indonésie reste l’un des pays les plus dynamiques au monde, et offre un grand nombre de perspectives, notamment en raison de ses nombreuses ressources naturelles énergétiques (gaz et pétrole), agricoles (café, huile de palme, caoutchouc, etc.), minières et forestières. Pourtant, elle manque de moyens pour établir les infrastructures et les projets de développement nécessaires à l’exploitation optimale de ses ressources énergétiques. Son agriculture pourrait bénéficier d’une plus grande modernisation, à plus forte raison quand le gouvernement souhaite augmenter la production de riz de 10 tonnes d’ici 2014 par la création de nouvelles rizières[7] et que l’Organisation Internationale du Café a fortement revu à la hausse ses prévisions concernant la récolte de café de l’Indonésie (troisième plus gros producteur de la planète)[8].

La qualité des matières premières, ainsi que la main-d’œuvre qualifiée et bon marché permettent également au textile, au papier, et à l’artisanat (meubles, etc.) d’être des secteurs porteurs. Les atouts de l’archipel -notamment son climat, sa géographie et sa biodiversité- en font une destination

très touristique, même si la crise économique mondiale impacte négativement sur la fréquentation. Des initiatives sont mises en place pour relancer le secteur, comme la création de nombreux itinéraires low cost par AirAsia Indonesia[9].

D’ici à 2014, on peut également compter sur les investissements en lien avec l’urbanisation et les transports. En effet, Edib Muslim (directeur des relations publiques du Comité pour l’accélération et l’expansion du développement économique de l’Indonésie) a fait savoir que le développement des infrastructures pour les corridors économiques (à l’horizon 2014)  était estimé à 1.4 trillion de rupiahs (1 187 billions d’euros) pour la construction de routes, d’aéroport et de ports maritimes[10]. De même, on a constaté ces dernières années un engouement soudain et frénétique pour les nouvelles technologies, notamment dans le secteur des télécommunications, qui espèrent le développement d’un réseau très performant via des investissements étrangers, afin de soutenir et maximiser la croissance[11]


[1] Indonésie : croissance de 6,5% en 12 mois, Elisabeth Studer, le Blog Finance, novembre 2011, http://www.leblogfinance.com/2011/11/indonesie-croissance-de-65-en-12-mois.html
[2]
Association des nations de l’Asie du Sud-Est

[3] Asia-Pacific Economic Cooperation

[4] Réussir en Indonésie, Chambre de Commerce et d’Industrie franco-indonésienne, Union des CCI françaises à l’étranger, France Monde Express, Avril 2010, http://www.francemondexpress.fr/IMG/pdf/04_dossier.pdf
[5]
Investir en Indonésie, Export Entreprises SA, décembre 2011, http://www.champagne-ardenne-export.com/fr/fiches-pays/indonesie/investir[6] Foreign Investment in Indonesia, the Directory for International Trade Services, http://www.globaltrade.net
[7]
Government struggling to create new paddy fields, The Jakarta Post, décembre 2011 http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/12/govt-struggling-create-new-paddy-fields.html
[8]
Le cours du café dégringole, Elisabeth Studer, Le Blog Finance, décembre 2011. www.leblogfinance.com/…-cours-du-cafe-degringole.html
[9] AirAsia to launch Bandung, Surabaya, Bali service, The Jakarta Post, décembre 2011 http://www.thejakartapost.com/news/2011/12/12/airasia-launch-bandung-surabaya-bali-service.html
[
10] Invitation to invest in Indonesian economic corridors, Free Malaysia Today, November 2011 http://www.freemalaysiatoday.com/2011/11/25/invitation-to-invest-in-indonesian-economic-corridors/[11] BlackBerry Bold 9790: Several Faint In Crush As Thousands Line Up To Get New Phone, Huffington Post, 2011, http://www.huffingtonpost.com/2011/11/25/blackberry-bold-9790-indonesia_n_1112726.html

Les chiffres clés économiques de l’indonésie

Population  239 millions d’habitants (2010 Banque Mondiale)

Croissance PIB + 6,3 % en 2011 ; + 6,5% en 2013 (FMI)

Commerce de marchandises en % du PIB 42,9 % 2009 (Banque Mondiale)

Commerce de Service en % du PIB 11,4 % en 2010 (Banque Mondiale)

Risque Pays B (Coface Avril 2011)

Liberté Economique 56/100 (2011 Index of Economic Freedom)

Les 5 premiers fournisseurs en PDM (2010 Global Trade Atlas)

Chine 15,09 %

Singapour 14,9 %

Japon  12,5 %

Etats-Unis 6,92 %

Malaisie 6,35 %

La France est classée au 16e rang.

Liens directs vers des statistiques complètes

OCDE http://stats.oecd.org/Index.aspx?QueryId=32519&lang=fr